Les Koshas correspondent aux cinq couches de conscience qui voilent l’Atman, ou « vrai Soi ».

Dans la philosophie yogique, l’appropriation de chacune des couches rapproche l'individu de sa vraie nature.

En sanskrit, Kosha signifie «gaine», «couverture» ou « enveloppe ».

Les Upanishads (les textes philosophiques qui forment la base théorique de la religion hindoue) décrivent les Koshas comme un système de cinq couches de conscience, débutant au niveau du corps physique et se déplaçant vers le cœur du soi.

Le corps physique

Le corps physique (Stula Sharira) est le plus concret des trois corps et celui que l’on connaît le mieux.

Ce kosha se compose d’une enveloppe unique, résultante de notre alimentation (Annamaya Kosha).

Il est formé de « matière brute », créée à partir des 5 éléments selon l’ayurveda : la terre, l’eau, le feu, l’air et l’ether (ou espace).

Le corps astral

Le deuxième corps, le corps astral ou subtil (Sukshma Sharira), est le siège de notre personnalité, de nos pensées, de nos goûts et de nos aversions. Il contient toutes les qualités de nature immatérielle qui nous sont propres.

Les différentes strates du corps astral

Le corps astral est le plus complexe des trois corps. Il est composé de 3 sous-koshas.

1- La première strate : ou Pranayama Kosha, est la couche d’énergie vitale.

Ce kosha est constitué d’un réseau de canaux (les nadis et les chakras : article sur les nadis et article sur les chakras) parcouru par le Prana (la force vitale).

Nous expérimentons les sensations corporelles à ce niveau (le froid et le chaud, la faim et la soif...).

2- La deuxième strate : ou Manomaya Kosha, est la couche mentale ou émotionnelle du corps astral, le lieu où nous éprouvons des émotions et des sentiments (colère, convoitise, chagrin, excitation, tristesse, arrogance...).

Les cinq organes de la connaissance (les sens) résident dans cette couche et gouvernent notre rapport au monde et la façon dont l’extérieur nous affecte.

Le centre de contrôle de l’activité du mental est également situé ici (conscient, inconscient et subconscient).

Cette enveloppe régit aussi les actions « réflexes » telles que s’arrêter à un feu rouge ou se brosser les dents.

3- La troisième strate : ou Vijnanamaya Kosha, est le siège de l’intellect, centre des arbitrages autour des principes moraux et éthiques que nous adoptons.

En son sein s’affrontent nos doutes, se déploient nos débats intérieurs, et se formalisent nos jugements et nos choix.

Ce kosha abrite l’égo (dont le sens a été défini préalablement) et notre singularité, obstacles à notre identification avec la conscience universelle.

Le corps semence

Le troisième corps, Karana Sharira, s’apparente au corps semence ou corps causal.

Ce corps est constitué de notre Karma, soit le reliquat des conséquences de nos actions passées, et de fait y sont emmagasinées toutes les impressions subtiles issues de nos vies actuelle et antérieures.

Le corps causal incarne la somme de nos actions qui nous ont conduit à nous fondre dans notre enveloppe corporelle à la naissance. Il détermine nos talents et nos aptitudes, notre constitution émotionnelle et notre apparence physique.

Ce corps semence est composé d’une strate unique, l’enveloppe de la félicité, ou Anandamaya Kosha, au sein de laquelle la joie et le bonheur sont atteignables.

Donc pour chaque corps, il existe une méthode de purification servant à harmoniser son énergie.

Les techniques s’articulent principalement autour du yoga, de la méditation et de la respiration mais pas que.

Il est aussi question d’alimentation (végétarisme et jeûne) et d’élévation spirituelle (développer des pensées positives, l’altruisme, la dévotion...).

Il est intéressant de noter que la méditation, comme dans le système de l’Ashtanga, est utilisée en dernier recours pour atteindre l’état ultime. 

Pour aller plus loin sur des thématiques connectées :

Les Granthi, ces nœuds psycho-émotionnels qui bloquent la circulation du Prana

Les klesha ou les causes de la souffrance dans la philosophie du yoga

Le statut des yogi à travers l’histoire: d’ermite et de criminel à contorsionniste