Manon | Yogasana

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Les 7 Chakras majeurs, ou centres énergétiques du corps subtil

Le mot chakra est associé aux 7 centres énergétiques d’où rayonne le Prana dans le corps subtil.

Ces centres sont situés le long de la colonne vertébrale, au niveau du bas-ventre, du plexus solaire, du cœur, de la gorge, du front, et du sommet du crâne.

Muladhara Chakra

Également dénommé chakra racine, Muladhara chakra est situé à la base de la colonne vertébrale.

Synonyme de fondation énergétique, le terme sanskrit Muladhara se traduit par « support de la racine » et est relié à la matière sous sa forme la plus dense et la plus solide, la terre.

Ce chakra permet de se connecter avec le véhicule qui nous transporte tout au long de notre vie : notre corps physique.

Lorsque son énergie est purifiée et équilibrée, ce chakra nous aide à rester bien ancré et à développer tant une posture qu’un mental stables.

La Kundalini y est assoupie, maintenue en place par le premier des 3 nœuds psychiques, Brahma Granthi.

Ce dernier la maintient dans les chakras inférieurs en générant un besoin intense de protection et de sécurité. Lorsque le chakra racine est équilibré, le besoin d’attachement est moins fort et un sentiment de sécurité est présent.

Muladhara est en correspondance avec la force cohésive de la matière, la dureté, la stabilité, l’inertie, avec l’odorat et le nez, la locomotion et les pieds, l’instinct animal et le sommeil, le système osseux.

Muladhara est associé à Apana (toutes les énergies descendantes). Pratiquer des techniques d’hyperventilation et des postures de yoga qui activent l’ancrage aide à réguler l’énergie de Muladhara. 

« Tout comme un simple pas ne fait pas un chemin sur la terre, de même une seule pensée ne fait pas un chemin dans le mental. Pour creuser un chemin physique profond, nous marchons encore et encore. Pour faire un chemin mental profond, nous devons penser à plusieurs reprises au genre de pensées que nous voulons voir dominer nos vies. »  Henri David Thoreau

Svadhisthana Chakra

 Le deuxième chakra, situé dans la région des reins et des organes génitaux est connu sous la désignation « Svadhisthana » ou « chakra sacré » (« fondement de soi-même »).

Il gouverne l’énergie de la créativité, le plaisir, la sexualité, la procréation, le contrôle de soi et la moralité.

Le terme sanskrit Svadhisthana peut être traduit par « siège sacré du soi ».

La lune est le symbole de Svadhisthana chakra. Elle nous rappelle l’importance du changement, pour nous permettre de laisser derrière soi les problèmes du passé qui freinent notre croissance et d’accepter les changements et les transitions.

Accepter d’évoluer sans rechercher ce qui nous est familier, sûr et sécurisant (lié à l’énergie du Muladhara) nous permet de bénéficier de l’énergie de Svadhisthana de la manière la plus fructueuse.

Svadhisthana est en relation avec la force constrictive de la matière, avec le goût et la langue, la préhension et les mains, la soif, le système adipeux, et bien sûr la fonction sexuelle qu’il partage plus ou moins avec le centre précédent.

Les postures d’ouverture de hanches sont conseillées pour réguler l’énergie de ce centre.

« Au sein du Svadhisthana chakra se trouve la région blanche, lumineuse, aquatique, sous forme de demi-lune, et à cet égard, reposant sur un makara, se niche le mantra semence VAM, pur et blanc comme la lune automnale. » Sat – Chakra – Nirupana

Manipura Chakra

Manipura est situé dans la région du plexus solaire (entre le nombril et la base du sternum).

Il incarne le bastion du corps, sa forteresse. En sanskrit, Manipura signifie « la forteresse du joyau ».

 Ce chakra est relié à la volonté, au respect de soi et surtout à l’affirmation de soi.

Tous les changements liés à l’épanouissement personnel débutent à ce niveau et la façon d’utiliser son énergie se manifeste dans notre capacité à changer tant notre «moi profond » que nos conditions de vie.

La « transformation » est le mot clé associé à ce chakra, qui est considéré comme le centre du pouvoir personnel.

Alors que les deux chakras précédents gouvernent la survie physique et émotionnelle, l’énergie du Manipura chakra se concentre davantage sur la transformation, ayant la capacité d’apporter changement et croissance.

Son siège est relié à l’élément feu, modifiant tout ce qu’il touche.

Lorsque l’énergie du chakra du plexus solaire est équilibrée et débloquée, cela donne la sensation d’être unique, apprécié, sûr de soi et plein d’énergie.

À l’inverse, un surplus d’énergie de ce dernier accroît la vanité et la fierté et peut engendrer haine et colère.  

Dans le cas d’une sous-activité du plexus solaire, cela peut entraîner un manque de confiance en soi, de l’indécision voire de la dépression.

Au niveau du corps physique, c’est le siège du feu digestif qui contrôle entre autres le foie, le pancréas, le thermostat intérieur et les muscles.

« Celui qui médite sur le lotus du Manipura chakra donne un bonheur incommensurable.» Shiva Samhita, V, 81

Anahata Chakra

Le chakra du cœur est le centre énergétique du corps subtil et sert de passerelle entre les plans physiques et spirituels.

Lorsque l’énergie d’Anahata circule bien, un sentiment d’ancrage couplé à de la légèreté est prédominant.

Cela se traduit par la présence de sentiments d’acceptation, de confiance et d’indulgence envers soi-même et les autres, d’optimisme et d’investissement émotionnel.

Ce chakra joue un rôle essentiel dans la transformation des idées en réalité physique et vice versa. Pour ouvrir ce chakra, il est indispensable de développer le pardon, la compassion et l’amour inconditionnel.

Anahata est associé à la force motrice de l’univers, au sens du toucher et à la peau, à l’organe sexuel, à la jouissance et au système sanguin.

Il est aussi le siège du prana (au sens de respiration, ingestion) et du jivatman (l’âme incarnée).

Les flexions arrière sont les postures de prédilection recommandées pour ouvrir le cœur, de même que la respiration yogique peut aider à réguler l’énergie d’ Anahata.

« Se concentrer régulièrement sur le chakra du cœur permet de comprendre la nature du mental. » Patanjali, Yoga Sutra, III, 34

Visuddha Chakra

Le chakra de la gorge (centre de la communication) est le pont entre le cœur et le mental.

Le terme sanskrit Visuddha se traduit littéralement par « centre de purification ». C’est en ce lieu que l’on assume la responsabilité de nos décisions, que l’on fait entendre nos convictions et que l’on développe une voix spirituelle.

C’est également le dernier chakra à être associé à un élément physique, Akasha en sanskrit, se traduisant par éther, espace infini ou ciel.

Le développer implique non seulement d’écouter davantage les autres et de travailler sur son empathie, mais également d’être connecté à notre propre cœur et de passer du temps en silence.

Lorsqu’il est ouvert et équilibré, nous sommes en mesure d’exprimer librement nos convictions, notre créativité et nos besoins émotionnels, sans craindre les opinions des autres.

Son blocage en revanche peut altérer notre aptitude à communiquer en disant des semi-vérités voire des mensonges même involontairement.

La communication sera orientée de sorte à garder la face en toutes circonstances, plutôt que d’essayer d’exprimer ce qui nous meut.

Cette attitude nuit à notre capacité à défendre nos convictions et à réaliser nos rêves. Un déséquilibre inverse provoquera commérages et médisances.

Visuddha correspond à la force de dilatation, de spatialisation, à l’ouïe et aux oreilles, à l’expression vocale, régie par Udana (énergie ascendante), à la bouche et au système cutané.

Pratiquer la posture de la chandelle (Sarvangasana) et la posture de la charrue (halasana), vont aider à réguler Visuddha par la compression de la zone de la gorge.

 « Il doit dire la vérité, il doit dire des choses agréables. Il ne doit pas dire de vérités désagréables, ni de mensonges agréables. Telle est la loi éternelle. » Lois de Manu

Ajna Chakra

Souvent désigné par l’expression « troisième œil » (en référence au « troisième œil » de Siva, l'un des trois grands dieux de l'hindouisme avec Brahma et Vishnou), Ajna est le centre de commandement du corps subtil.

Il gère autant la conscience que l’inconscient, tout en régulant les autres chakras et leurs circuits énergétiques afférents.

Situé entre les sourcils, il correspond au point où convergent les trois principaux nadis (canaux énergétiques du corps humain).

L’Ida (canal gauche) et le Pingala (canal droit) se terminent ici, tandis que la Sushumna nadi (canal central) continue jusqu’au chakra couronne et aux niveaux supérieurs de conscience.

Ce chakra gouverne aussi le mental et l’estime de soi.

Lorsque ce chakra est ouvert et équilibré, nous ne sommes plus dans le jugement et nous percevons autant les éléments qui relèvent des sens que ceux qui les dépassent (ce centre est la source de l’intuition et de la perception psychique). De même le mental est concentré et l’imagination foisonnante.

Si l’énergie de ce chakra est déficiente, il est probable de manquer de discipline, de vision intérieure, d’avoir une mémoire médiocre et de craindre la réussite. À l’inverse, si l’énergie est trop dominante, il est difficile de s’accorder à son intuition et de lui faire confiance.

Ajna est le siège des facultés psychiques (manas, ahamkara, buddhi) où sont reçues les informations sensorielles et d’où sont transmis les ordres aux organes moteurs.

L’exercice de respiration alternée, Nadhi Shodhana, est préconisé pour réguler l’énergie d’Ajna .

« Lorsque les vagues de pensées sont apaisées, le voyant expérimente sa splendeur véritable.» Patanjali, Yoga Sutra, I,3.

Sahasrara Chakra

Le chakra couronne est le chakra par lequel le Prana pénètre dans le réseau énergétique vers les autres chakras.

Grâce à des efforts concertés, le potentiel d’énergie illimité situé initialement dans le chakra racine peut être amené à se manifester pleinement au niveau du chakra couronne.

Dans la mythologie indienne, la force du serpent est utilisée pour représenter la Kundalini, qui une fois éveillée voyage à travers les différents niveaux de la conscience jusqu’au chakra couronne, se transmutant en Sesha, serpent à mille têtes.

À ce stade, le sentiment d’être séparé du reste de l’univers s’évanouit.

Sahasrara symbolise l’espace vide où s’opère la réunion, transcendante et ultime, de Siva et Sakti (union du féminin et du masculin).

C’est par une ouverture au sommet du crâne, la « fente du brahman » (brahmarandhra) correspondant à la fontanelle chez les nouveau-nés, que l’âme transmigrante s’échappe du corps au moment du samadhi ou de la mort chez le yogin.

« Au dessus de tous, resplendissant, se trouve le lotus aux mille pétales. Il se tient en dehors de ce microcosme du corps et est le lieu de la libération.» Shiva Samhita, V, 151.

Pour aller plus loin sur des thématiques de philosophie du yoga :

Les Granthi, ces nœuds psycho-émotionnels qui bloquent la circulation du Prana

les bandha principaux - Mula, Uddiyana, Jhalandara et Maha

Étymologie du mot yoga: l’union du moi individuel au Soi universel